Est-ce que vous avez vraiment pris le temps de déterminer si l’empathie est présente ou non dans votre organisation? Peut-être avez-vous du mal à comprendre ce que ça veut dire que d’être empathique, ou peut-être croyez-vous que l’empathie est pour les faibles?
Toute l’incertitude et les idées fausses entourant l’importance de l’empathie devraient être clarifiées afin de vraiment percevoir où votre organisation pourrait en bénéficier.
La mise en œuvre de l’empathie
Je crois que c’est une chose que d’avoir de l’empathie, de pouvoir se mettre dans la peau des autres, de prendre conscience et comprendre ce qu’une autre personne ressent et/ou vit. Toutefois, si on ne met pas son habileté à démontrer de l’empathie en œuvre, on ne l’utilise pas à son plein potentiel.
Par exemple, en tant que gestionnaire, vous pouvez écouter un employé et sincèrement s’identifier à ce qu’il ou elle vit. Mais si, ensuite, vous ne passez pas à l’action afin de créer une communication plus ouverte, n’offrez pas du support, ou même n’observez pas votre propre comportement et ne réfléchissez pas à comment vous pourriez vous développer pour améliorer la situation, il se peut qu’il vous manque certains éléments pour construire et gérer des relations à long terme saines.
Quand vous PENSEZ avoir de l’empathie
Il n’est pas toujours facile d’avoir de la véritable empathie. Si vous avez à vous forcer pour approcher un collègue dans le but de lui donner une petite tape dans le dos et offrir des paroles d’encouragement, est-ce que c’est vraiment de l’empathie?
Certaines personnes pourraient dire que faire cela, c’est démontrer que vous vous faites du souci pour l’autre et l’informer que vous êtes conscient(e) de ce qu’elle vit… mais cela ne veut pas encore dire que vous vous identifiez bel et bien à l’expérience de la personne ou que vous voyez le monde à travers ses yeux.
L’une des principales erreurs commise quand on essaie de faire preuve d’empathie est de fonder sa perception sur son PROPRE cadre de références. Ce n’est pas toujours facile ou évident de sortir de propre mentalité et de ses préconçus, et de se souvenir que l’histoire qu’on se raconte dans sa tête peut être très différente de celle qui joue dans la tête d’un autre.
Encore une fois, avoir de l’empathie n’a pas de rapport avec le fait d’être d’accord ou non avec la manière dont un collègue réagit à la situation; cela a plutôt à trait à la reconnaissance et à la compréhension du fait que ce type de réaction est possible (et légitime).
Faire attention aux signes verbaux et non verbaux
Est-ce que vous faites preuve d’empathie uniquement quand il y a un besoin pressant de ce faire? Ou plutôt, permettez-moi de reformuler la question. Est-ce que vous avez déjà négligé le besoin d’empathie de quelqu’un à cause que vous n’avez pas reconnu ses signaux?
Cela peut se produire, même avec eux qui respirent l’empathie. Quels que soient le contexte ou les préoccupations dans lesquels on se retrouve, faire attention aux signes non verbaux des autres peut nous aider à détecter leur besoin d’empathie plutôt que d’attendre qu’il ne nous trouve.
Cela commence avec le fait de comprendre que tout le monde n’est pas ouvertement démonstratif de ses sentiments, en particulier les introvertis, qui ont tendance à être plus discrets et moins communicatifs en termes d’émotions. Ensuite, il y a la posture, l’absence de contact visuel, les expressions faciales et un sentiment de malaise qui peuvent transmettre un message important de besoin de soutien. Cette conscience sociale est un élément important de l’empathie qui ne devrait pas être négligé.
La vulnérabilité joue un rôle dans l’empathie
Non seulement la vulnérabilité aide les gens dans leur quête de démonstration d’empathie, mais elle contribue également à faire d’excellents gestionnaires.
Les gens, en particulier ceux qui sont haut-placés, peuvent acquérir une impression de sécurité en mettant de la distance entre eux-mêmes et leurs employés. Bien sûr, on peut comprendre un peu de distance, car il leur faut parfois prendre des décisions impopulaires, être directs et confronter les non-performances.
Mais trop de distance peut leur donner des airs inhumains ou d’indifférence face à ce que les autres vivent. Ils peuvent même aller jusqu’au détachement ou la création de carapaces les protégeant contre leurs PROPRES émotions. Et quand on se protège de ses sentiments ou on s’empêche d’exprimer ses émotions, il devient aussi très difficile de ressentir celles des autres.
La vulnérabilité, c’est de permettre aux autres de voir que vous aussi faites parfois des erreurs, que vous avez des regrets et des frustrations. Que la critique et le rejet peuvent également avoir un impact sur votre état d’esprit. Que vous aussi, vous êtes humain. Par ailleurs, cela peut faire en sorte qu’il soit plus facile pour vos travailleurs de s’identifier à vous, ce qui peut faire en sorte qu’ils se sentent moins écrasés par leurs faiblesses. En fin de compte, cela peut aider les gestionnaires à avoir une meilleure connexion avec leurs employés et mieux s’identifier à ceux-ci.
L’empathie est bonne pour les affaires
On pourrait croire que l’empathie n’a de l’effet que sur la personne qui la reçoit, mais ça serait sous-estimer le pouvoir de l’empathie et sa capacité à avoir un effet de ricochet à travers toute l’organisation.
Les employeurs qui prennent bien soin de leur atout le plus important, leurs employés, peuvent créer une main-d’œuvre plus motivée et enthousiaste, qui atteint les objectifs de l’entreprise et qui veut faire partie d’un système qui comprend et reconnaît ce que ses membres vivent.
Forbes (2013) a déclaré que les entreprises endurantes « ont maîtrisé un facteur intangible et souvent négligé qui leur permet de se concentrer sur le futur avec clarté : l’empathie. Même si cela peut en surprendre plusieurs, je suis persuadé que l’habileté à se connecter avec les autres et à s’identifier à eux – l’empathie sous sa forme pure – est la force qui fait avancer les entreprises. » (Traduit par l’auteur).
Alors, comment est-ce qu’on pourrait nier les bienfaits d’être capable de traiter les employés comme ils le voudraient, de comprendre leurs besoins et leurs réactions, ainsi que de reconnaître la manière dont vos propres actions peuvent avoir un impact sur eux? L’empathie peut entraîner tous ces éléments et vous amener un peu plus près du bonheur en entreprise.
L’empathie, même si elle est parfois négligée, est un facteur important non seulement pour ceux qui l’offrent et qui la reçoivent, mais aussi pour l’organisation entière.
Elle implique la compréhension, la connexion aux autres et le fait de s’identifier à eux sans nécessairement être d’accord avec leurs réactions à certaines situations. C’est se mettre dans la peau des autres, se permettre d’être vulnérable et de comprendre les signes verbaux et non verbaux qui pourraient démontrer un besoin d’empathie. Même si certains pourraient interpréter l’empathie comme étant un signe de faiblesse, j’ai tendance à y voir beaucoup de force et d’humilité.
Comment est-ce que vous pourriez améliorer le degré d’empathie dans votre organisation?