Manager ou leader: Y a-t-il une différence?

Vous ne savez pas trop qu’est-ce qu’un bon manager ou leader? Vous n’êtes pas les seuls! Voici une perspective moderne sur le sujet!

Capital Humain
Leadership

Christine Chartrand

VP Services-conseils

lundi, décembre 08, 2014

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Qu’est-ce que vous recherchez? Un bon manager ou leader? Y a-t-il une différence? Bien des gens affirment que oui, car ces deux positions de pouvoir comportent des différences assez importantes, notamment la façon dont ils exercent ce pouvoir. Le premier détient le pouvoir de superviser, de gérer et d’administrer, tandis que le deuxième responsabilise!

De façon générale, les deux ont leurs particularités propres, toutefois cela veut-il nécessairement dire que ces deux positions ne peuvent pas s’entrecouper? Examinons de plus près ce que signifie réellement être un manager ou leader aujourd’hui.

Manager ou leader : ce n’est pas une question de contrastes

Si vous avez déjà fait quelques recherches, vous avez sûrement remarqué une récurrence de certaines caractéristiques dites représentatives d’un bon manager ou leader. Or, j’ai lu une citation intéressante sur le site Web de Forbes qui ressortait du lot :

Vous n’avez pas besoin d’un titre pour être un bon leader

Cela me semblait logique puisque parfois des leaders semblent sortir de nulle part, et ils n’ont pas nécessairement besoin d’un titre pour assurer leur rôle de personne influente. Les managers, en revanche, reçoivent un titre afin que les autres les considèrent comme des personnes détenant un pouvoir décisionnel et de l’autorité. C’est très bien, mais qu’en est-il des managers qui ont un potentiel de leadership?

Contrairement à certaines théories qui donnent « telle ou telle » explication, il est important d’envisager la possibilité que certains managers puissent posséder des traits de leadership, et vice-versa. En effet, même si nous sommes parfois coupables de voir les choses en noir et blanc – soit on est manager OU on est leader – la réalité a tendance à nous prouver que ce n’est pas tout qui est basé sur deux idées mutuellement exclusives.

Les managers d’hier ne sont pas les managers d’aujourd’hui

Le monde des affaires est en évolution constante. Ce serait insensé de penser que notre façon de définir un bon manager fait exception à la règle.

J’ai beaucoup lu au sujet du changement dans le monde des affaires, et selon ce changement, le fait de dire aux autres quoi faire et de donner des ordres et des directives contraignantes au personnel est chose du passé. L’âge industriel n’est plus, et les employés s’attendent non seulement à ce que leurs managers leur délèguent des tâches, mais aussi à ce qu’ils leur donnent un but dans leur travail.

Je ne fais pas référence à tous les domaines du monde des affaires, mais la responsabilité d’un manager de mettre en place des processus ne répond peut-être plus aux normes des organisations plus évoluées d’aujourd’hui. Est-ce possible que, pour certaines entreprises, de bons managers aient aussi besoin d’un petit à côté d’habiletés de leadership?

Suivre le rythme de la génération Y

Oublions pendant une seconde ce qu’est un manager ou leader, et penchons-nous sur la façon dont les employés d’aujourd’hui VEULENT être gérés.

Les très nombreuses discussions au sujet de l’arrivée de la génération Y dans le monde du travail, en plus d’une créativité et un besoin d’indépendance accrus, les managers découvrent qu’ils doivent revoir certains aspects de leur cycle d’emploi pour répondre aux besoins de cette génération dynamique. Assurer le développement de ces employés nécessite une nouvelle façon de penser.

On connaît la génération Y comme celle qui est à la recherche de nouvelles expériences, qui veut une carrière aventurière, qui adopte un point de vue plus entrepreneurial et qui fait preuve de plus de flexibilité. Les membres de cette génération n’hésitent pas à prendre des risques, et ils sont généralement plus stimulés par le fait de briser les moules quant aux façons de faire traditionnelles, de remettre en question les horaires de travail rigides et les procédures établies depuis longtemps.

Ainsi, cette notion qui soutient que les managers contrôlent et administrent tandis que les leaders confient et innovent est peut-être un peu trop simpliste pour les critères d’aujourd’hui. De nos jours, les bons managers ont besoin d’une certaine mesure de leadership pour gagner la guerre des talents!

La responsabilisation des employées relève-t-elle du manager ou du leader?

Toute l’agitation à propos de la responsabilisation des employées m’a aussi fait réfléchir à qui sera plus enclin à donner aux employés plus d’indépendance et de responsabilités afin que ces derniers pensent par eux-mêmes et qu’ils n’hésitent pas à voir les choses de leur point de vue unique : serait-ce le manager ou le leader?

« Un leader » est la réponse qui devrait sauter aux yeux, mais de nos jours, ceux qui assurent la gestion et qui manquent de participer à la responsabilisation des employés sont-ils vus comme de mauvais managers? Ou mieux encore : est-ce qu’on s’attend à ce que les managers d’aujourd’hui assurent le développement au lieu du maintien, et à ce qu’ils portent autant d’attention aux « personnes » qu’aux « tâches »?

Comme le dit Grace Hopper : “Vous gérer des choses, mais vous “leadez” des gens”. Mais est-ce encore applicable aux critères d’aujourd’hui de ce qu’on considère être un bon manager?

Manager ou leader : une fusion des deux

Il est possible que les bons managers d’aujourd’hui, ceux qui font bien leur travail en planifiant, gérant et dirigeant leurs équipes avec succès, puissent aussi incarner certains traits qu’on considère être des qualités de leadership. Avez-vous déjà eu (ou êtes-VOUS!) un manager qui savait bien coordonner ET vous motiver à donner votre tout? Selon le Business Dictionary :

« Un manager demande “comment” et “quand”, alors qu’un leader demandera “quoi” et “pourquoi” »

Mais si votre chemin croise celui d’un manager qui peut poser  les questions « comment », « quand » ET « pourquoi », dit-on que ce dernier est un gestionnaire hybride?

Peut-être que le but du débat qu’on a aujourd’hui ne devrait pas être celui d’établir les différences entre un manager ou leader, mais plutôt de considérer quelles qualités de « leader » sont nécessaires pour qu’un manager soit un BON manager. Et pour aller plus loin, ne serait-ce pas merveilleux de découvrir qui parmi vos employés possède cette capacité naturelle d’inspirer et de responsabiliser autrui? Il y a des outils à votre disposition qui peuvent vous aider à les identifier!

J’aimerais terminer avec une citation tirée du site Web de Leadership Now qui fait très bien le résumé :

The conventional definition of management is getting work done through people, but real management is developing people through work.

– Agha Hasan Abedi

ÇA, c’est faire preuve de leadership!

Bien que les fonctions de manager ou leader comportent des qualités distinctes, l’accent est plutôt mis sur la façon dont ces positions de pouvoir répondent aux besoins des employés d’aujourd’hui qui requièrent plus d’autonomie, de flexibilité et d’occasions de grandir, et qui remettent en question les façons de faire traditionnelles. Plus que jamais, la responsabilisation des employés et le fait de ne pas se concentrer seulement sur les tâches, mais aussi sur le potentiel des gens, sont des aspects de la gestion que certains considèrent comme nécessaires pour le bon développement d’une organisation. Les bons managers semblent posséder des qualités de leadership, tout en conservant leur titre de « manager ». Quels sont les critères d’un bon manager dans votre organisation?

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