Départ d'un employé, un moment clé

Le choix de quitter

Comment préfères-tu recevoir de la reconnaissance? Quand était-ce la dernière fois où tu t’es senti bien au travail?

Voilà des questions de plus en plus demandées par les gestionnaires à leurs employés.

On croit souvent que les départs sont liés à la relation gestionnaire-employé. Aujourd'hui, la réalité est que les employés quittent une organisation parce qu’ils ne voient pas de perspective de carrière, de perspective d’évolution au sein de l'entreprise, ou de possibilité d'acquérir de nouvelles compétences.

La relation gestionnaire-employé jouerait un rôle secondaire dans la décision de départ de nos jours, et surtout pour les jeunes générations. Si cette relation s'avère positive et épanouissante, elle aurait cependant un grand impact dans la vision d'un employé de se voir à plus long terme au sein d'une organisation.

L’après-pandémie et l’inflation sont de nouveaux facteurs qui ont grandement influencé les employés à être en mouvement, et rapidement. L’ouverture de l’employeur à offrir le télétravail est un nouveau critère qui répond à un besoin d'équilibre et de flexibilité pour les travailleurs. C'est devenu un non-négociable. On assiste à un non-retour en arrière amenant les gens davantage dans les domaines de services où le travail à distance est facilement accessible.

Améliorer son sort

La patience d’évoluer n’est pas la même qu’elle était il y a quelques années chez les travailleurs.

On constate que les nouvelles générations ont ce besoin plus important de se développer et manifestent ce désir de suivre un plan de développement défini dans un contexte d’instantanéité.

La phase d'intégration d'un nouvel employé n'implique plus seulement de créer un « effet wow », c'est aussi d'y intégrer la notion de développement continu dès l'entrée en poste.

Les récentes statistiques démontrent que le temps moyen d'un employé au sein d'une organisation serait de moins de deux ans. Au cours de cette courte expérience, on se demande: l'employé peut-il arriver à consolider et maitriser les compétences de son rôle pour lui permettre d'évoluer dans un niveau supérieur?

Cet élément représente un défi pour les gestionnaires aujourd'hui, qui veulent répondre aux besoins instantanés de développement de carrière pour ainsi favoriser la rétention de leurs talents.

La standardisation des données

La règle de base pour bien mener les entrevues de départ: la standardisation des données.

En psychologie du travail, la pratique est de recueillir des données quantitatives et qualitatives sur ce qui impacte l’expérience employé et les facteurs de mobilisation. Parmi les principaux, on retrouve:

• Besoin d’accomplissement
• Besoin de relations
• Conditions de travail
• Pratiques organisationnelles

Des défis pour les PME

Dans le contexte des « démissions de masse », le bassin d’employés est réduit. Les entreprises se retrouvent à devoir choisir des candidats qui ne sont pas nécessairement l'adéquation parfaite avec le poste ou la culture organisationnelle. De là l’importance de faire preuve de transparence et d’avoir des conversations franches dès la première entrevue et la phase d'intégration.

Une remise en question est bien présente chez les organisations: lorsqu’un employé quitte, quelles sont les responsabilités qui nous appartiennent en tant qu’employeur? Pouvions-nous prévenir le départ de cette personne? Doit-on procéder à certains changements dans nos façons de faire? 

La surenchère inéquitable des salaires

Avec la guerre des talents, les PME doivent constamment réévaluer les conditions de leurs employés afin de demeurer compétitives, et cela leur coûte cher.

On assiste à un phénomène de surenchère inéquitable. Lorsqu’il y a un écart considérable dans les conditions salariales, c’est agir contre son propre intérêt à long terme. Tout finit par se savoir: embaucher un nouvel employé en « surenchère » risque de créer de l’insatisfaction et la perte des employés fidèles.

Les salariés « boomerang »

Recommanderiez-vous notre organisation pour y venir travailler? Seriez-vous ouvert à revenir dans notre organisation à un moment opportun dans votre évolution professionnelle? Seriez-vous intéressé à ce que l'on vous sollicite pour une future opportunité qui répondrait à vos aspirations professionnelles dans notre organisation?

Voilà des questions qui peuvent maintenant s’ajouter aux entrevues de départ. Il y a quelques années seulement, il était impensable de réembaucher un employé qui avait quitté l’entreprise. Les choses ont changé.

Réalisation: Les employés qui ont quitté une organisation parce qu’ils ne voyaient pas d’opportunité de croissance vont développer leurs compétences ailleurs. Il y a un bénéfice commun de les accueillir de nouveau lorsqu'une opportunité se présente.